Chères consœurs, chers confrères,
Nous sommes tout à fait conscients qu’un certain nombre d’entre vous doute de l’utilité de l’action de fermeture des laboratoires du 20 au 23 septembre, l’arrêté de baisse de nomenclature étant paru au Journal officiel le 3 septembre et étant applicable demain, 11 septembre à 00 heure.
Il n’y aurait donc plus rien à faire si ce n’est courber l’échine. Ce serait une grosse erreur. Pourquoi ?
- Parce que cette baisse n’est, pour le directeur de la Cnam, que la première d’une série de baisses qui nous mettra tous à genoux, gros ou petits laboratoires, groupes ou indépendants.
- Parce que cette baisse est basée sur un protocole d’accord que nous avons signé en toute bonne foi… alors que les chiffres qui nous ont été présentés par la Cnam étaient gravement erronés. Nous ne pensons pas que c’était volontaire à l’époque. Mais maintenant que l’erreur est connue, il est inacceptable que la Cnam refuse de renégocier sur des bases justes et supportables. C’est pour cela que nous avons attaqué l’accord devant le Conseil d’État et que l’ensemble de la profession doit faire pression pour ouvrir des négociations de révision de l’accord triennal.
- Parce qu’au vu de l’attitude du directeur de la Cnam ces dernières semaines et tout l’été, le dialogue et nos propositions responsables ne suffisent plus (voir en pièce jointe la lettre adressée à Thomas Fatôme). Il ne semble comprendre que le rapport de force, et celui-ci ne peut être établi que si toute la profession se mobilise.
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Enfin, parce que de nos niveaux de remboursement futurs dépend la qualité du service médical rendu à nos patients et qu’il est de notre responsabilité de dénoncer cet état de fait.
Nous ne sommes plus du tout dans l’esprit de confiance et de respect que nous avions réussi à établir avec les précédents directeurs de la Cnam. Il n’y a plus de dialogue et notre interlocuteur est persuadé que nous avons un matelas financier infini, ce qui lui permet de nous considérer à jamais comme un des secteurs de la santé sur lequel il est possible de réaliser chaque année des économies substantielles, au même titre que les produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux).
Nous devons être solidaires dans l’action. Il serait faux de croire que nous pouvons nous en sortir chacun de notre côté. Si nous ne faisons pas tout pour bloquer la machine infernale qui se met en place, chacun de nous souffrira des multiples et importantes baisses de nomenclature qui se préparent, sachant que chacune de ces baisses est pérenne.
Or, le taux de croissance des actes de biologie explose sans aucun levier d’action pour notre profession. Sommes-nous responsables du vieillissement de la population ? Des progrès du dépistage médical ou des actions de prévention à mettre en œuvre ?
Dans le même temps, la CNAM se désengage du financement de notre système de santé solidaire. Un désengagement qu’elle cherche à faire supporter aux professionnels qui travaillent pour offrir un service de soins de qualité, tout en les culpabilisant et en les rendant responsables des défaillances de sa propre organisation.
Résultat, nous sommes toujours plus sollicités… tout en voyant nos financements réduits. Exemple, l’hémoglobine glycosylée est passée aujourd’hui à 2,25 €, soit une baisse de 45 %. Autre exemple, des campagnes de prévention et de dépistage (type IST sans ordonnance) sont lancées à grand renfort de campagnes médiatiques. C’est très bien pour la population. Mais la réalité, c’est qu’un tiers du coût des dépistages viendra rogner notre enveloppe, qui est en baisse. Intenable.
Alors ensemble, disons STOP.