Nouvel arrêté
- L’arrêté du 30 juillet publié le 15 août abroge celui du 5 mai 2018. Il formalise le cahier des charges du dépistage organisé du cancer du col de l'utérus sur l’ensemble du territoire.
- Principale mesure, le test de biologie moléculaire HPV se substitue à la cytologie sur frottis cervico-utérin.
Cette mesure était réclamée depuis plusieurs années par le SDB pour mettre fin à une aberration : en effet, parce qu’elle est moins précise, la cytologie était synonyme de perte de chance pour 192 000 femmes sur cinq ans, avait estimé, en 2018, le SDB. Mais il a fallu du temps pour que les autorités sanitaires et les tutelles se rendent à une évidence pourtant prouvée scientifiquement.
Des objectifs de santé publique élevés
L’arrêté du 30 juillet spécifie ainsi que « dans le cadre du programme de dépistage organisé du cancer du col de l'utérus, les examens de dépistage sont constitués d'un examen cytopathologique de dépistage effectué chez les femmes asymptomatiques entre 25 et 30 ans et d'un test de recherche de papillomavirus humains à haut risque (test HPV-HR) chez les femmes asymptomatiques à partir de 30 ans et jusqu'à 65 ans, réalisés à partir d'un prélèvement du col de l'utérus. »
L’objectif de santé publique est clairement énoncé : « Réduire l'incidence et le nombre de décès par cancer du col de l'utérus de 30 % à dix ans en atteignant 80 % de taux de couverture dans la population cible et en rendant le dépistage plus facilement accessible aux populations vulnérables et/ou les plus éloignées du système de santé ».
Cet objectif implique de changer les pratiques pour changer les comportements, en incitant les femmes jusque-là non-répondantes à franchir le pas du dépistage. D’où, pour ce faire, une mobilisation accrue des professionnels de santé assurant le suivi gynécologique des femmes ou encore, le développement et la validation de procédés d’autoprélèvement qui soient fiables, aisés et donc accessibles.
Faut-il rappeler que contrairement à leurs confrères passés par la filière médicale, les biologistes médicaux issue du cursus de pharmacie ne sont toujours pas autorisés à prélever des frottis… Une ineptie que dénonce le SDB. Le Syndicat attend que les tutelles y mettent fin.
« La balle est dans notre camp »
Il n’en demeure pas moins que les biologistes médicaux sont maintenant au cœur de la lutte contre le cancer de l’utérus dans la mesure où ils peuvent désormais effectuer les tests HPV en sachant qu’ils sont remboursés par les Caisses.
« A présent, la balle est dans notre camp. Le SDB a largement œuvré, et depuis longtemps, pour faire prévaloir le test HPV et que la profession soit plus que jamais en première ligne, insiste le Dr François Blanchecotte. Les biologistes ont tous les atouts pour démontrer leur compétence dans ce nouveau champ qui leur est enfin ouvert. A eux de s'en saisir. »
A noter que l'obligation d'accréditation pour les structures ACP est inscrite dans l'arrêté et applicable immédiatement.
Par ailleurs, le SDB suggère la mise en place, sur le modèle du SI-DEP (Système d'Informations de DEPistage) pour les résultats des tests RT-PCR de dépistage du SARS-COV2, d’un dispositif permettant de remonter de manière centralisée l’ensemble de détections de HPV auprès des structures régionales de dépistage des cancers et des différentes agences nationales de santé. Ce qui serait l’occasion d’asseoir la contribution des LBM à la consolidation des données sur le sujet.