La situation se répète et nous choisissons en général de faire le dos rond. Mais les réactions et déclarations caricaturales et démagogiques de certains responsables syndicaux face aux enjeux de l’accord triennal nous poussent à réagir publiquement.
Nous sommes bien conscients, en soutenant l’application pure et simple de l’accord et en acceptant ainsi une baisse de nomenclature de 33 millions d’euros en 2016, que nous sommes bien moins audibles que ceux qui disent simplement non.
Mais à quoi disent-ils non ?
Ils disent non à un accord qui a permis de stabiliser l’enveloppe depuis deux ans, mettant ainsi un coup d’arrêt à des baisses annuelles de près de 110 millions d’euros par an.
Ils disent non à un interlocuteur, l’Assurance maladie, qui est le seul aujourd’hui à dire oui à un nouvel accord, alors que la Direction de la Sécurité sociale (DSS) du ministère de la Santé et le ministère du Budget à Bercy hésitent, préférant la perspective de mettre en œuvre la recommandation de la Cour des comptes de ponctionner 500 millions d’euros à très court terme sur la biologie médicale pour retirer les bénéfices de notre restructuration accélérée.
Or, aujourd’hui plus qu’hier, nous devons gérer avec responsabilité et en chef d’entreprise des laboratoires de biologie médicale qui ont engagé de très gros investissements et assurent l’emploi de dizaines de personnes. Mais, par notre nombre même, notre poids politique n’a pas bougé et ne pèse pas lourd face à d’autres secteurs de santé plus nombreux en termes de professionnels et plus influents. Nous sommes toujours désignés comme la variable d’ajustement des Pouvoirs publics, en perpétuelle recherche d’économie pour maîtriser les comptes de la Nation.
Nous pouvons faire comme si cette réalité n’existe pas, critiquer sans cesse en disant « je vous l’avais dit » et mettre en danger l’accord et son renouvellement. Mais qui, alors, prendra ses responsabilités, comme le SDB a su le faire pour la vitamine D avec la Cnamts ? Qui prendra le risque calculé du compromis négocié pied à pied pour garantir l’avenir de nos structures et de notre profession ?
Sans cette attitude responsable et ces combats de longue haleine, cela fait longtemps que notre profession aurait été captée par quelques gros opérateurs. Grâce à notre ténacité et notre refus d’attitude démagogique, nous avons aujourd’hui des groupes libéraux de laboratoires de biologie médicale structurés, de plus en plus capables de tenir tête aux financiers.
Alors, oui, il y a beaucoup de travail à accomplir pour consolider notre avenir. Mais c’est le propre du fonctionnement de notre société que d’avancer par compromis. Il est d’ailleurs nécessaire de garder nos forces et notre capacité de mobilisation pour peser sur le prochain accord quand cela sera nécessaire.
Les très nombreux biologistes médicaux libéraux qui ont d’ores et déjà renouvelé leur cotisation nous montrent que cette attitude difficile mais courageuse est assez largement comprise. Mais nous savons combien la petite musique démagogique et simpliste peut être tentante et combien les mensonges ou simplement la mauvaise foi peuvent instiller le doute. Cette petite musique n’est pourtant le fruit que de visions à très courte vue, de tactiques de recrutement d’adhérents ou d’ambitions personnelles qui se moquent bien de notre avenir collectif.