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Accréditation : l’affichage plutôt que le pragmatisme !

18 janvier 2016

Face à l’impossibilité, pour le Cofrac, de répondre aux exigences de l’échéance du 31 octobre, le ministère étudie plusieurs pistes en plus de la réduction du nombre de familles d’examens de biologie médicale de dix-sept à trois déjà actée par la publication de l’arrêté du 4 novembre 2015. Lors d’une réunion à l’Assemblée nationale entre le député Jean-Louis Touraine et le SDB - représenté par son Président François Blanchecotte et l’un de ses vice-Présidents, Jean-Louis Pons -, il a été confirmé que deux possibilités étaient à l’étude : une voie A consistant à instaurer une phase dérogatoire ou une voie B passant par une priorisation des évaluations par le Cofrac. Le SDB dénonce, par avance, le risque juridique inhérent à cette seconde solution porteuse de nombreux conflits et de procès. 

Le SDB réaffirme que face à l’impossibilité, pour le Cofrac, de remplir sa mission, la seule solution raisonnable et non pénalisante pour les biologistes médicaux réside dans le report clair et net des dates d’échéances et qu’il ne laissera aucun laboratoire de biologie médicale être pénalisé.

Les deux voies envisagées

- Une voie législative qui permettrait d’aménager une phase dérogatoire de huit à neuf mois mais sans modifier la date officielle du 31 octobre 2016 afin que le Cofrac puisse évaluer tous les LBM qui ont déposé un dossier.

- Une seconde voie qui passerait par l’évaluation prioritaire, par le Cofrac, des 431 LBM jamais évalués, l’obligeant de fait à déroger à la règle chronologique. Le SDB juge cette solution extrêmement dangereuse pour les biologistes médicaux et porteuse de risques de conflits et de procès multiples. En effet, en évaluant en priorité ces 431 laboratoires, le Cofrac n’aura pas le temps d’évaluer des laboratoires en situation de renouvellement d’accréditation. Ces derniers vont donc perdre leur accréditation arrivée à échéance et devront recourir au dispositif qui permet de donner deux fois trois mois de délai au Cofrac pour réaliser leur audit. Mais, dans cet intervalle, sans accréditation renouvelée, la situation de ces laboratoires sera figée, ce qui leur interdira de proposer leurs services dans le cadre d’appels d’offres ou de marchés qui exigent de disposer de cette accréditation.

La voie finalement choisie par le Gouvernement sera celle qui offre le plus de sécurité juridique… aux pouvoirs publics et non pas aux LBM !

Une défense regrettable du 100 %

Lors de l’entretien à l’Assemblée nationale, le député Jean-Louis Touraine a reconnu que les biologistes médicaux n’y étaient pour rien. Malheureusement, il n’a pas semblé ouvert à la remise en cause ni des dates d’échéance ni, surtout, du principe d’accréditation de 100 % de l’activité. Ce qui revient à privilégier l’affichage vis-à-vis des patients et des prescripteurs au détriment de la réalité et de l’efficacité qui veut que ce pourcentage illusoire provoque des inconvénients majeurs.De même, n’a-t-il pas voulu entendre les arguments et la démonstration du SDB au sujet des dangers de la surqualité mais aussi de la nécessité de déréglementer et de simplifier l’application de la norme en France.

Ceux-là mêmes qui ont contribué à provoquer la situation actuelle en instaurant un dispositif non adapté et maximaliste sont visiblement encore très écoutés. Il serait temps, pourtant, de sortir des dogmes établis par ces pompiers pyromanes. 

Dernière modification le mardi, 01 mars 2016