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Accréditation : revenir à l'objectif, la qualité des soins pour nos patients !

21 octobre 2015

Finalement, la Direction générale de la Santé (DGS) ne reviendra pas sur le cadre actuel du processus d’accréditation obligatoire des laboratoires de biologie médicale. Le ministère de la Santé fait valoir que le Parlement ne veut pas revenir sur la loi. Les échéances de 2016, 2018 et 2020 ainsi que l’exigence de la cible de 100 % d’accréditation de tous les examens sont donc maintenues… laissant le Cofrac et donc le ministère dans une impasse qu’ils ont eux-mêmes provoquée et qu’ils doivent à présent résoudre. Le SDB sera très vigilant. Le Syndicat refuse en effet que cette situation se retourne contre les biologistes médicaux et leurs laboratoires et demande que tous les acteurs en présence se ressaisissent et reviennent à l’objectif essentiel : mettre en place un dispositif assurant la qualité des soins de nos patients.

Une situation prévisible dénoncée par le SDB

Le SDB a toujours milité pour le renforcement de la médicalisation de la profession. Médicalisation qui doit s’accompagner, aux yeux des pouvoirs publics, de la mise en place d’une démarche d’accréditation. Si le Syndicat est favorable à une démarche de qualité éprouvée et validée, il n’a jamais approuvé le choix d’un dispositif à marche forcée et confié exclusivement à un seul organisme accréditeur. Aujourd’hui, le Cofrac lui-même s'avoue incapable de tenir les échéances fixées par la loi. Or, le Syndicat a, dès le départ, émis des réserves sur la problématique du nombre nécessaire d’évaluateurs techniques pour tenir les délais impartis.

Un résultat à l’inverse de la médicalisation

Plus grave, le dispositif et les contraintes de dates liées à l’accréditation ont conduit à deux conséquences :

  • Une accélération des regroupements « à la hussarde » devant le coût et la lourdeur du processus d’accréditation, lesquels favorisent l’arrivée d’investisseurs purement financiers. Un mouvement qui conduit à la perte de contrôle de leur outil de travail par les biologistes médicaux et donc à la perte de leur indépendance professionnelle.
  • Un recul de la médicalisation au sein des laboratoires, les biologistes médicaux étant plus mobilisés par la mise en place de process internes garantissant la bonne conduite des dossiers qu’incités à s’investir pleinement dans leur rôle médical auprès des prescripteurs et des patients.

Le temps de se ressaisir

Le SDB estime donc qu’il est temps que les pouvoirs publics se ressaisissent afin :

  • D'en venir enfin à une démarche de qualité raisonnable et accessible à tous ;
  • De laisser le Cofrac s'occuper de la norme ISO 15 189 sans empiéter sur le domaine réglementaire qui n’est pas de sa compétence ;
  • De simplifier les exigences dont la quantité et l’importance sont à la fois ineptes et irréalistes, le Cofrac n’ayant pas les capacités d’en contrôler le respect.

Les membres du SDB estiment qu’il est également temps que « la profession rappelle à tous que nous sommes des biologistes médicaux, médecins et pharmaciens, et que nous avons choisi ce métier pour faire du diagnostic médical au bénéfice de nos patients. La qualité doit rester une aide à l'accomplissement de notre art et ne pas devenir une charge pénible dans un exercice standardisé. La médecine est une science humaine avec toute sa complexité que l'on ne saurait ramener à une succession d'algorithmes. »


À savoir

Question de validation

De nouvelles réunions ont lieu pour aboutir à un compromis au sujet de la validation des résultats. Le SDB souhaite que l’on parvienne à une rédaction acceptable par tous. Si le Syndicat comprend les demandes des laboratoires hospitaliers, des questions pratiques ne peuvent pas conduire à remettre en cause le principe même de validation obligatoire des résultats par un biologiste médical qui est au cœur de sa responsabilité en temps que professionnel de santé. 


Dernière modification le mardi, 23 février 2016