Les points d’attention soulignés parle SDB
1 - Les lieux de prélèvement.
Les biologistes médicaux et leurs équipes doivent pouvoir continuer à gérer dans les laboratoires de biologie médicale la biologie courante pour prendre en charge les patients habituels. Aussi, si la configuration des lieux le permet, le SDB recommande d’accueillir les publics prioritaires Covid-19 sur des plages dédiées ou, lorsque cela n’est pas possible au sein des locaux, sur des sites spécifiques, de type barnum. Toutefois, même dans cette configuration, les patients prioritaires doivent pouvoir être reçus dans les 24 heures avec des résultats rendus dans la journée.
Pour le SDB, les dépistages de masse non prioritaires doivent être orientés vers des salles "municipales" ou tout autre lieu de type centres Covid, Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), salles gérées avec les CPTS…
Attention : les problématiques des équipement et protection individuel (EPI), la gestion des déchets et la traçabilité SIDEP et CONTACT COVID doivent également y être gérés et respectés.
2 – Les modes de prélèvement
Le prélèvement nasopharyngé (NP) doit être pratiqués par tous les préleveurs autorisés.
Le SDB insiste sur le fait que le prélèvement salivaire ne doit être utilisé qu’en second recours, uniquement si le patient refuse le NP et uniquement quand le patient est symptomatique. Il est important d’avoir en tête que les prélèvements oropharyngés et salivaires ne donne pas de bons résultats biologiques. Le SDB a échangé sur le sujet avec des confrères allemands qui arrivent à la même conclusion.
3 – Textes antigéniques
Ces nouveaux tests ne peuvent pas remplacer la technique du RT-PCR qui reste la référence.
Ils peuvent toutefois être déployer dans tous les établissements au sens le plus large lorsqu’il y a une circulation accrue du virus.
En revanche, il convient de le mettre en place avec prudence dans les cabinets médicaux, les officines, pour des cas bien définies de patients symptomatiques. Mais quid des EPI, de la traçabilité… Les premiers mois d’expérience ont montré qu’il y avait des problèmes de continuité informatique et donc de traçabilité lors de dépistage pratiqués par des structures de type CNRS, INSERM ou laboratoires vétérinaires. De même, les questions de prise en charge du test ou encore de la gestion des volumes importants des déchets doivent être réglées.
Les cinq pistes proposées par la profession
Pour information et rappel, extrait de la lettre envoyé par les représentants de biologistes médicaux au ministère de la santé la réunion avec Jean Castex et Olivier Véran du 30 septembre dernier.
« Les représentants des biologistes médicaux hospitaliers, libéraux et des internes, souhaitent vous proposer cinq pistes pour l'amélioration de la stratégie "tester-alerter-protéger".
1/ Améliorer la rapidité de la prise de RDV et la réalisation du prélèvement :
- Poursuite de la stratégie de mise en place de centres « Covid » dans les territoires où les laboratoires de proximité n'ont pas la capacité d'accueil suffisante
- Y mettre si nécessaire du personnel hors laboratoires, préleveurs et secrétaires
- Ne pas le faire lorsqu’il n'y a pas de difficulté de prise de RDV.
2/ Mieux cibler :
Face au nombre conséquent de tests PCR réalisés en dehors des recommandations il est important de communiquer sur les éléments suivants :
- Qu'est-ce qu'un symptôme Covid et qu'est ce qui n'est pas un symptôme Covid ? Nez qui coule etc.
- Qu'est-ce qu'un cas contact ? De nombreuses entreprises, écoles et crèches réalisent des dépistages massifs hors recommandations dès lors qu'il y a un cas positif
- Repréciser qu'un cas contact de cas contact n'est pas un cas contact. Il est indispensable que les français comprennent que pour se dire "cas contact", il faut qu'elles soient identifiées et contactées par l'assurance maladie ou sur instruction du médecin traitant pour se présenter au laboratoire.
3/ Mieux prioriser :
Il semble que la baisse du nombre de dépistages soit liée en partie à la communication vers les patients, il faut que celle-ci soit accentuée et il est nécessaire de prioriser sur la base de critères comme celui d’une ordonnance médicale ou l'alerte SMS de l'assurance maladie pour les cas contact. Cela facilitera la prise de RDV ou l'organisation des files d'attente tout en laissant au laboratoire le soin d'accepter un prélèvement non prioritaire si le patient a des symptômes francs du Covid ou dans un contexte particulier.
4/ Tests salivaires :
L’analyse par PCR d’un prélèvement salivaire a des performances moindres que l’analyse par PCR d’un prélèvement nasopharyngé et n’est pas plus « rapide » puisque la technique utilisée est identique. La HAS précise que 3 malades asymptomatiques sur 4 seraient non identifiés avec ces « tests salivaires ». Il convient donc de les utiliser dans les recommandations de la HAS c'est à dire lorsqu'il y a une impossibilité absolue de la réalisation d'un prélèvement nasopharyngéet non par "confort" du patient ou du préleveur (cabinet de médecins, IDE etc.).
5/ Tests antigéniques :
Ces tests sont réalisés par voie nasopharyngée mais analysés par une autre technique. Les performances sont moindres que la PCR par voie nasopharyngée et de nombreux faux négatifs ont été répertoriés chez les patients symptomatiques, notamment en milieu de maladie. Ces tests peuvent être une solution ponctuelle à des situations particulières mais pas une solution généralisable puisque nous risquons de méconnaître un nombre important de contaminations. Nous attendons le rapport de la HAS concernant les personnes asymptomatiques puisque dans certaines indications cela pourrait avoir un intérêt, notamment pour désengorger les laboratoires lorsqu'il n'y a pas d'indication médicale (vol à l'étranger) ou dans des situations d'urgence (test pré opératoire pour ne pas déprogrammer une chirurgie). Cela permettrait à tous les laboratoires de rendre un résultat en moins de 24h auprès des personnes à risque (symptomatiques, cas contact etc.) avec le test de référence - la RT-PCR - plus performant que les tests antigéniques.
Trois autres sujets:
PCR multiplex :
Il est essentiel d’obtenir la validation et le remboursement (sur ordonnance uniquement) de ces PCR multiplex qui permettent de détecter simultanément plusieurs virus respiratoires afin que l'on puisse orienter les patients selon leur pathologie lors de l'émergence des viroses automnales (grippe, VRS etc.). Ces tests doivent être déployés de toute urgence à l’hôpital et en ville. Il faudra du temps pour les industriels de produire en masse et pour les laboratoires de recevoir les commandes et installer ces nouveaux examens, or la grippe arrive incessamment.
Accréditation
Il nous semble indispensable d'assouplir ces dispositions lors de la crise actuelle et de suspendre les audits pour les laboratoires qui le souhaiteraient afin d'utiliser ce temps médical supplémentaire au service de nos patients, que ce soit pour le diagnostic Covid, la mise en place de techniques innovantes, l'activité de routine ou la vaccination. Les biologistes ont démontré leur compétence depuis le début de la crise et nos systèmes de management de la qualité sont robustes.
Vaccination
Les laboratoires sont équipés pour la vaccination - confidentialité, traçabilité, métrologie sécurisée, gestion des déchets - et le personnel formé à la réalisation de cet acte. De nombreux laboratoires ont recruté en personnel et il est indispensable que les laboratoires ,points d'accès majeur des patients avec un bon maillage, et les biologistes médicaux, bien identifiés par la population, puissent améliorer la couverture vaccinale, comme cela a été décidé à Monaco.
Soyez assurés que les biologistes médicaux et l'ensemble du personnel des laboratoires de biologie hospitaliers et libéraux restent volontaires pour combattre la diffusion du virus et poursuivent leurs efforts pour augmenter le nombre d'automates analyseurs de PCR, l'approvisionnement en réactifs et le recrutement de personnel.
Ces solutions permettront d'améliorer sensiblement l'efficacité de la stratégie "tester-alerter-protéger" et d'anticiper les prochaines épreuves afin que notre système de Santé soit le plus performant possible, en ville comme à l'hôpital.
Vous remerciant pour votre écoute, nous vous prions de croire, Mesdames, Messieurs, en l'expression de notre profond respect.
Dr. Lionel BARRAND – Président du SJBM – 06 67 20 81 88
Dr. François BLANCHECOTTE – Président du SDB – 06 08 89 61 02
Dr. Claude COHEN – Président du SNMB – 06 09 68 51 76
Pr. Jean-Paul FEUGEAS – Président du SNMB-CHU – 06 85 99 39 18
Pr. Jean-Gérard GOBERT – Président de la FNSPBHU – 06 82 23 35 66
Dr. Xavier PALETTE – Président du SNBH – 06 81 49 46 01
Dr. Jean PHILIPP – Président du SLBC – 06 77 15 54 07
Aurélie TRUFFOT – Présidente de la FNSIP-BM – 07 86 49 83 37
Pr. Jean-Luc WAUTIER – Président d’honneur du SNMB-CHU – 06 85 12 93 95