L’objectif du Premier ministre : raser gratis !
Après avoir été reçus une première fois il y a quelques semaines par deux conseillers du Premier ministre, nous avons cette fois vu le directeur adjoint de son cabinet. Et Mr Édouard Philippe est passé nous saluer. En revanche, le leitmotiv affiché par Matignon lors de cette rencontre n’a pas changé : financer les tests innovants dans une enveloppe identique à aujourd’hui.
Une croyance : déréglementer pour y parvenir !
Pour y parvenir, Matignon pense que lever les contraintes réglementaires pesant sur la biologie médicale va permettre de poursuivre les baisses de NABM sur la biologie de routine et ainsi faire rentrer dans l’enveloppe actuelle les nouveaux tests.
Il pense ainsi également s’attirer les bonnes grâces de ceux des acteurs de la biologie médicale qui sont en quête de croissance externe.
Les conséquences ? Ils s’en lavent les mains !
Quant aux conséquences pour l'organisation de soins, Matignon botte en touche : ce n’est pas de leur ressort.
Il est d’ailleurs préoccupant autant qu’affligeant de noter le silence du ministère de la Santé sur ce dossier. C'est révélateur d’un état de fait : notre profession est uniquement perçue comme un poste de coût. C’est d’une inconséquence coupable.
La financiarisation : aucune conséquence, voyons !
Pour Matignon, la financiarisation n'est pas un problème : « Pensez-vous réellement que les patients en souffrent ? » Bref, pour l’équipe du Premier ministre, il n’y a donc aucune conséquence à craindre sur la qualité des examens, l’offre de soin de proximité, l’indépendance professionnelle des biologistes médicaux, etc.
Pensée magique
En bref, pour Matignon, lever les règles est LA solution : elle permettra à l'économie de marché de résoudre tous les problèmes.
Nous sommes ici clairement face à de la pensée magique et toutes les questions gênantes sont systématiquement éludées. La profession doit donc se préparer à se battre contre des magiciens. Et malheureusement, ce n’est pas un conte pour enfants !