Nous pouvons toutefois nous retrouver sur le constat, ce qui est primordial pour l’avenir. En effet, commençons par arrêter de dire et de répéter en boucle et en généralisant, qu’en matière de tests Covid-19, les délais d’attente sont trop longs, que les résultats sont trop tardifs… Oui, cela arrive et cela peut être constaté dans certains laboratoires, dans certains territoires. Oui cela peut arriver parce qu’une panne peut survenir, qu’un réactif est livré avec un délai non respecté… Mais parler de retards généralisés, non.
91% des résultats de tests rendus en moins de 48 heures
Les chiffres sont là. Que ce soit ceux de la CNAM, de la DGS ou encore de Santé publique France, les indicateurs se sont nettement améliorés (91% des résultats sont rendus en 48 heures, la durée médiane étant inférieure à 24 heures).
La période de septembre a été très difficile en raison d’une très forte et brutale augmentation des demandes de dépistage. Pour y faire face, nous avons demandé et obtenu la mise en place d’une priorisation des patients. Aujourd’hui, elle n’est plus pratiquée dans les nombreux laboratoires qui se sont organisés pour ne pas avoir à l’appliquer tout en maintenant des délais de réponse courts, inférieurs à 24 heures.
Notre profession a été parfaitement responsable
Notre profession a été parfaitement et totalement responsable et professionnelle. Les biologistes médicaux privés ont répondu présents rapidement et ont su pallier les difficultés du secteur public qui a eu des difficultés à s’organiser avec les équipes nécessaires (mais cela s’améliore). Jusqu’à ce jour, nous avons assuré 80% des dépistages Covid-19.
Reste que l’annonce du déploiement des tests antigéniques dans les prochaines semaines sonne comme une promesse qui nous interroge. Certes, cela va permettre de multiplier des tests. Mais ils ne sont pertinents que dans certaines situations et ne remplaceront pas les tests PCR. Il est absolument nécessaire que les autorités communiquent clairement sur ce sujet. Les tests antigéniques ne sont pas « la solution miracle ». Olivier Véran l’a rappelé, mais il faut le dire et le redire.
Investir sur ce qui permet de lutter réellement contre la maladie
Le SDB ne demande qu’une chose : que l’on ne sacrifie pas aux annonces politiques sur des gains de « rapidité », une stratégie sérieuse de santé publique. Il faudra rester attentif à ce que notre système de santé investisse bien sur des techniques et des procédures qui permettent réellement de lutter contre l’épidémie.
Car au-delà des tests, ce sont les stratégies mises en place en amont (prévention) et en aval (prise en charge graduée) à partir de leurs résultats (positifs ou négatifs) qui importent pour gagner la bataille contre l’épidémie.