Une situation dans l’impasse
Tous les laboratoires de biologie médicale sont censés être accrédités à 100% le 31 octobre 2020. Situation impossible à atteindre, au dire même du Cofrac.
La bombe à retardement du 100%, annoncé et dénoncé par le SDB depuis le début des discussions sur l’accréditation en 2008 est donc en passe d’exploser à la tête de ce gouvernement qui doit gérer les conséquences des décisions prises il y a onze ans.
Une solution législative a été tentée au printemps… sans succès en raison de luttes politiques au Sénat. Le gouvernement se tourne donc maintenant vers la profession. D’où cette réunion « en urgence » vendredi entre le SDB, Raymond Le Moign, directeur de cabinet d’Agnès Buzyn, et Mickaël Benzaqui, conseiller auprès de la ministre en charge, entre autres, des soins de ville.
11 ans après, vers des solutions bricolées
En résumé, le cabinet envisage deux pistes :
- Une nouvelle piste législative. Mais cela semble peu sûr.
- Une piste « d’habillage » qui permettrait de dire que les laboratoires sont bien accrédités à 100% en octobre.
Bref, du bricolage en urgence pour une situation prévisible depuis 11 ans.
Le SDB rappelle le contexte et met la pression
Le SDB n’a pu que rappeler que ce problème est soulevé depuis longtemps et qu’il n’y a plus aujourd’hui de solutions « sérieuses et solides » pour résoudre le problème.
Le SDB a évidemment évoqué le contexte dans lequel ce problème se pose, à savoir la demande de 180 millions d’économies pour 2020 de dépense de biologie médicale avec un taux d’évolution proposé à 0% dont on imagine mal qu’il augmente en 2021 et 2022. Autant dire que la profession ne va pas être enclin à trouver « la solution miracle ».
Le SDB a rappelé que les biologistes médicaux libéraux engagés comme auditeurs Cofrac pouvaient également se retirer des équipes d’accréditation.
Le cabinet dit laisser Nicolas Revel, Directeur de l’Assurance maladie, gérer le dossier des 180 millions. Toutefois, le cabinet a fort bien pris la mesure du risque politique que la mobilisation de la profession représentait à quelques mois des municipales, le sujet santé étant très sensible dans les territoires.