Comme annoncé le 24 novembre, les biologistes médicaux se sont mis en grève à l’appel de leurs syndicats, et aux côtés des autres professions de santé mobilisées, pour protester contre les attaques du gouvernement sur la médecine libérale.
La participation à cette grève s’élève à 95% des laboratoires sur l’ensemble du territoire. Pour rappel, 95 % des laboratoires avaient débrayé entre le 14 et le 16 novembre pour faire entendre leurs revendications.
Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue en marge des Journées de l’Innovation en Biologie (au Palais des Congrès de Paris), les syndicats de la profession ont annoncé qu’au moins 10 000 emplois et 400 laboratoires sont menacés par le projet de rabot gouvernemental, ce qui aura pour conséquence d’accroître encore le nombre de déserts médicaux.
Pour rappel, le gouvernement prévoit une ponction d’1,3 milliards d’euros sur 4 ans, insoutenable pour la profession. La biologie médicale est donc sommée de payer pour une politique du quoiqu’il en coûte sur laquelle elle avait sonné l’alerte dès l’automne 2020, et alors même que le bénéfice généré par la crise est sans commune mesure avec les chiffres répandus dans la presse par les autorités.
Depuis plusieurs semaines, les biologistes médicaux s’échinent à rappeler un fait têtu : ils sont favorables à une maîtrise des dépenses de santé, comme ils l’ont toujours été. Les trois protocoles qu’ils ont signés avec la CNAM depuis 2013, ont permis de réaliser 5,2 milliards d’euros d’économies au bénéfice de l’Assurance maladie, et donc du contribuable.
En responsabilité et pour débloquer la situation, les biologistes ont décidé de soumettre, la semaine dernière, une nouvelle proposition aux autorités qui répondaient à toutes leurs demandes. Celle-ci s’éleve à 685 millions d’euros sur quatre ans (plus de 80% des bénéfices liés à l’activité COVID depuis 2020).
C’est devant le refus obstiné des autorités à fournir une réponse écrite et chiffrée à cette proposition que les biologistes ont décidé de repartir en grève.
Celle-ci sera suivie par d’autres actions, à l’initiative des syndicats, si aucune avancée n’est constatée dans les prochains jours. Une suspension de l’alimentation du Dossier Médical Partagé pourrait intervenir dès la semaine prochaine, ce qui, alors que les données de biologie médicale représentent 40% du total des données remontées sur le DMP, devrait donner aux autorités un avant-goût de la biologie qu’ils préparent pour demain.
François Blanchecotte, président du SDBio, a déclaré : « La raison pour laquelle nous sommes de nouveau en grève est simple : nous avons fait tous les efforts possibles et imaginables depuis deux semaines, mais le gouvernement reste droit dans ses bottes jusqu’à l’absurde ! Alors qu’il aurait largement eu l’occasion de revenir sur sa position dans le PLFSS, il ne l’a pas fait. Dont acte. Maintenant, nous n’avons plus d’autres choix que de le mettre face à ses propres décisions en lui montrant concrètement ce qu’est une biologie médicale au rabais. Nous sommes préparés à une mobilisation longue pour protéger notre métier et la santé des Français.».
« Tous les réseaux de laboratoires sont unis derrières nos syndicats avertit Alain Le Meur, porte-parole de l’ABM, nous suivrons toutes les actions qu’ils décideront pour défendre notre profession et la santé des Français face aux projets compatbles et déconnectés des autorités ! »