Malgré de récentes discussions avec la CNAM, nous ne sommes toujours pas parvenus à un accord soutenable pour la biologie médicale.
À la suite d’une première réunion de négociation vendredi dernier, le Directeur général de la CNAM a transmis, ce mardi, aux organisations syndicales de la biologie médicale une proposition d’avenant à notre convention qui ne répond à aucune de nos interrogations et ne reprend aucune de nos propositions.
Nous avons donc indiqué à l’Assurance Maladie que nous ne pouvions signer, en l’état, cette proposition qui ne précise rien sur nos tarifs pour les années 2024-2026, qui ne répond pas à nos questions sur le financement de nos missions de prévention alors que le PLFSS 2023 va les accroître et qui maintient un flou sur le périmètre de financement de l’innovation et des actes COVID.
Nous regrettons que la CNAM refuse, une nouvelle fois, de répondre point par point à notre proposition. Pour rappel, notre profession est prête à faire une contribution exceptionnelle de 250 millions d’euros en 2023 et à accepter des baisses de tarifs entre 2024 et 2026 pour un montant total de 685 millions d’euros.
Notre proposition de compromis est responsable et réaliste car elle correspond au total à une économie de 685 millions d’euros sur quatre ans pour l’Assurance Maladie, sans remettre en cause notre maillage territorial et par conséquent les emplois liés, contrairement au projet gouvernemental d’une ponction d’1,3 milliards d’euros qui conduirait à la fermeture d’au moins 400 laboratoires de proximité, à la suppression d’au moins 10 000 emplois qualifiés et à une surcharge supplémentaire des services d’urgence.
Si nous ne rompons pas le fil des négociations avec l’Assurance Maladie car nous souhaitons croire à la volonté de l’Assurance Maladie de ne pas aboutir à la suppression de 10 000 emplois dans les territoires, nous avons décidé de reprendre nos actions sur le terrain pour montrer concrètement aux autorités le système de santé qu’elles préparent :
- À compter de ce jour, nous suspendons toutes les remontées d’information de biologie médicale sur Mon Espace Santé ;
- Nous préparons une mobilisation nationale d’ampleur qui débutera après les fêtes.
Pour Alain Le Meur, porte-parole de l’ABM : « La position inflexible des autorités nous force à durcir le mouvement. La suspension de notre participation à Mon Espace Santé est un nouvel avertissement. Si nos syndicats ont décidé de ne pas appeler à la grève sur la période des fêtes pour ne pas pénaliser les Français, les autorités peuvent d’ores et déjà se préparer à un mois de janvier noir pour la biologie ».