Du dialogue aux preuves de dialogue !
Paraphrasant les propos récents de Pierre Moscovici, Ministre de lEconomie et des Finances, les porte-paroles de la PEP sentendent à dire qu à lheure actuelle, et après 4 heures à la CNAMTS, nous constatons quil ny a pas de réel dialogue, il ny a que des preuves de dialogue et pas encore de vraie négociation. Dans lattente de celles-ci, nous intensifions donc notre mobilisation.
De fait, pour les représentants de la PEP, cet entretien na abouti à aucune avancée réelle et formelle. Les propositions des professionnels sont pourtant connues de longue date : arrêt des baisses de tarifs brutales sur les actes de biologie médicale dès 2013, refonte du mode dencadrement des dépenses du secteur, rémunération plus juste des actes au regard de leur coût de production et augmentation de la place accordée à la maîtrise médicalisée des volumes.
Rapidement mobilisables, ces solutions déconomie ont dores et déjà démontré leur efficacité et demandent à être poursuivies. Appliquées aux actes d'exploration thyroïdienne, elles ont engendré des économies de plus de 6,6 millions d'euros entre 2008 et 2009.
Si le Directeur de la CNAMTS a admis être conscient des difficultés rencontrées par nos laboratoires de biologie médicale suite à la baisse de 2% de leur chiffre daffaires lan dernier et aux baisses du budget de la biologie médicale ces 6 dernières années, il nest pas encore question dun arrêt de ces baisses ni dune planification concertée selon un calendrier connu par avance déclarent les représentants de la PEP.
Une porte ouverte sous la pression, que les biologistes ne laisseront pas se refermer
La première vague darrêt des télétransmissions des feuilles de soins, la fermeture des laboratoires et les 150 000 pétitions signées par les patients ont permis aux représentants de la profession de rencontrer le Directeur de la CNAMTS.
Toutefois, à lissue de cette première rencontre, les autorités conventionnelles nont pas envoyé le signal fort de soutien pourtant attendu par toute la profession. Aujourdhui, nous continuons dattendre louverture de réelles négociations sur la base de notre revendication : la mise en place dun contrat quinquennal avec la CNAMTS via une maîtrise médicalisée des volumes, précise un représentant de la PEP.
La CNAMTS a toutefois proposé la poursuite des discussions dès la semaine prochaine. La PEP attendra de ses partenaires conventionnels des propositions concrètes et sérieuses. Cette porte, que Frédéric Van Roekeghem vient dentrouvrir, nous ne la laisserons pas se refermer. Il est donc indispensable de maintenir notre mobilisation et damplifier notre mouvement darrêt des télétransmissions des feuilles de soins et de recueil de soutien des patients.
Rappel : biologie médicale, une situation au bord de la rupture
Pour mémoire, plus de 70% des diagnostics reposent aujourdhui sur la biologie médicale et le maillage territorial que représentent les 3 800 structures. Depuis 2008, sous leffet notamment des mesures draconiennes des différentes Lois de finance de la Sécurité sociale (LFSS), les emplois salariés au sein des laboratoires de biologie médicale sont en chute. Lactuel Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale entraînera la perte de 8 000 emplois à court terme dans le secteur de la biologie médicale en France et entraînera la fermeture totale ou partielle de nombreux sites générant de nouvelles désertifications des soins et du diagnostic y compris dans les zones urbaines. Le PLFSS tel quil est conçu actuellement ne tient donc absolument pas compte de cette nécessaire proximité.
De fait, la biologie médicale française a dû sengager à marche forcée vers laccréditation obligatoire. Leffort financier demandé a fragilisé les laboratoires. Les ponctionner lourdement aujourdhui reviendrait à anéantir une profession qui prend soin de 500 000 patients chaque jour et sans qui les retards de diagnostic seraient légion avec toutes leurs conséquences humaines et économiques à venir.