Quel rôle ? Quelles missions est-il pertinent de nous confier dans la perspective d’un système de santé rééquilibré vers la prévention, l’accompagnement des personnes atteintes de maladies chroniques et des personnes âgées ?
Il est, pour nous, d’autant plus important de faire entendre cette parole que nous sommes dans une période durant laquelle le dialogue avec les pouvoirs publics n’a tourné qu’autour de la restructuration de nos plateaux techniques et de nos sociétés d’exercice, ainsi qu’autour du coût de la biologie médicale.
« Pour notre profession, nous le voyons bien, c’est un véritable piège, analyse le Dr François Blanchecotte. Le CNR Santé est une occasion à saisir pour que l’on parle enfin de ce que notre profession peut apporter aux politiques de santé publique et au système de soins. C’est dans cet esprit que nous avons rédigé notre contribution au CNR Santé. »
Nous avons construit cette contribution autours de 6 propositions :
- Proposition n°1 - Systématiquement associer les biologistes médicaux aux campagnes nationales de dépistage et aux grands plans sanitaires concernant les pathologies chroniques quelles qu’elles soient (cancer, diabète, maladie rénale, maladies cardiovasculaires, etc.).
- Proposition n°2 – Identifier les biologistes médicaux comme des partenaires susceptibles de proposer des entretiens « prévention » dont pourraient découler des conseils médicaux individualisés, des examens de dépistage immédiats (recherche HPV, sang dans les selles, dépistage diabète, IST…), des prescriptions thérapeutiques (notamment dans le cadre du traitement des IST), ou encore l’administration de rappels vaccinaux.
- Proposition n°3 – Créer un nouveau mode de rémunération du professionnel de santé qu’est le biologiste médical afin de prendre en compte ses missions intellectuelles. Une démarche qui pourrait conduire à diversifier le mode de rémunération de ses interventions, aujourd'hui seulement axé sur les actes techniques, afin de valoriser son expertise intellectuelle et médicale.
- Proposition n°4 – Désigner expressément la profession de biologiste médical au nombre des professions de santé, possiblement en créant une nouvelle disposition (un article L. 4001-3 par exemple ?) rattachant les biologistes médicaux aux professionnels de santé identifiés par la quatrième partie du Code de la santé publique.
- Proposition n°5 – Dorénavant concevoir les dépenses de biologie médicale comme un investissement permettant de cantonner et même de réduire à l’avenir les dépenses de santé.
- Proposition n°6 – Réinventer le dialogue entre les représentants des biologistes médicaux, les pouvoirs publics et l’Assurance maladie afin de co-construire l’avenir de la profession au service de la transformation du système de santé dans un échange véritable.
Cette contribution a été remise au ministère le 10 janvier dernier et nous vous invitons à en prendre connaissance en téléchargeant le document ci-dessous.