Le Plan cancer 2014-2019 recommande la mise en place d’un programme national de dépistage organisé. En vue de sa généralisation, une expérimentation a été menée pendant trois ans dans treize départements. Les résultats sont très encourageants puisque le taux de couverture global du dépistage a été amélioré de douze points pour atteindre 62 % de la population-cible. Mais une très grande variabilité a été constatée selon les départements, la couverture allant de 41,6 % à 72,5 %. De même, les jeunes femmes (moins de 35 ans) se font davantage dépister que les plus âgées (60-65 ans).
Envisager une généralisation
Ces résultats sont de bon augure et permettent d’envisager de généraliser le programme en 2018. L’évaluation médico-économique réalisée à partir d’une modélisation confirme en effet l’intérêt du dépistage organisé par invitation-relance des femmes non spontanément participantes. Cette stratégie permet de réduire l’incidence du CCU de 13 à 26 %. Les variables associées à une faible participation au dépistage sont l’âge (plus on est âgée et moins on se fait dépister), le fait de vivre dans une zone identifiée comme défavorisée, être atteinte d’Affection de longue durée (ALD) ou bénéficiaire de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ou encore, résider dans une région de faible densité médicale. Des stratégies adaptées doivent donc être développées pour ces femmes.
Chaque année en France, le cancer du col de l’utérus touche environ 3 000 femmes. On estime le nombre de décès dus à ce cancer à près de 1 100 par an. Il reste donc meurtrier alors qu’il est évitable. Outre le dépistage par FCU, la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) constitue la seconde intervention de prévention complémentaires.
1 « Dépistage du cancer du col de l’utérus : des évaluations pour mieux l’organiser », Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) 2017, F. Bourdillon et N. Ifrah (http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2017/2-3/2017_2-3_0.html).