Deux actions pour être entendus !
Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale entraînera la perte de 8 000 emplois à court terme dans le secteur de la biologie médicale en France et entrainera la fermeture de nombreux sites générant de nouvelles désertifications des soins et du diagnostic. Restant sans réponse à leur mise en garde et en labsence de réel dialogue avec les pouvoirs publics et la CNAMTS, lensemble des membres de la PEP a décidé de lancer 2 actions phares :
- Un arrêt de la télétransmission des feuilles de soins vers les Caisses Primaires dAssurance Maladie (CPAM) durant la semaine du 29 octobre au 4 novembre.
- Une fermeture de lensemble des sites de biologie médicale en France tous les après-midis de la semaine du lundi 5 novembre au vendredi 9 novembre.
Ces 2 actions ont été définies et décidées en tenant compte de 2 facteurs. Elles nimpactent pas directement les patients et permettent de faire pression sur lensemble des directeurs de Caisse Primaire dAssurance Maladie afin quils remontent le mécontentement et les volontés de lensemble des biologistes médicaux de France auprès de la Caisse Nationale dAssurance Maladie (CNAMTS), le dialogue étant quasi rompu avec celle-ci.
Plus de 70% des diagnostics reposent aujourdhui sur la biologie médicale et le maillage territorial que représentent les 3 800 structures de proximité de biologie médicale implantées en France. Celles-ci permettent de répondre à la nécessaire qualité et à la permanence des soins. Le PLFSS tel quil est conçu actuellement ne tient absolument pas compte de cette nécessaire proximité.
Augmenter la pression financière sur les structures de biologie médicale libérale, implique non seulement la destruction de milliers d'emplois mais aussi l'obligation, pour des centaines de milliers de patients, de parcourir de nombreux kilomètres pour accéder à un site de biologie médicale et avoir une chance d'être diagnostiqués ou suivis. Il sagit aujourdhui de savoir si la logique comptable doit prévaloir sur la qualité et la sécurité des diagnostics et des suivis médicaux. Les jours à venir seront lourds de conséquences pour la santé publique en France. A défaut de dialogue avec les pouvoirs publics, nous espérons que les élus députés et sénateurs sauront faire preuve de réalisme et modifier le projet de loi du gouvernement.
Biologie médicale, une situation au bord de la rupture
Depuis 2008, sous leffet notamment des mesures draconiennes des différentes Lois de finance de la Sécurité sociale (LFSS), les emplois salariés au sein des laboratoires de biologie médicale sont en chute. Aujourdhui, les chiffres avancés unilatéralement par les représentants de la CNAMTS font craindre de lourdes conséquences. Près de 20% des effectifs du secteur (45 000 actifs équivalent temps plein) seraient menacés voire condamnés à court terme si la situation ne se débloquait pas, avertissent les syndicats nationaux et régionaux, les réseaux de laboratoires, les syndicats de jeunes biologistes et les associations signataires de la PEP.
De fait, la biologie médicale française a dû sengager à marche forcée vers laccréditation règlementaire ; leffort financier demandé a fragilisé les laboratoires qui ont cru en cette réforme. Les ponctionner lourdement aujourdhui reviendrait à anéantir une profession qui prend soin de 500 000 patients chaque jour.
Pourtant des mesures conjuguant équilibre budgétaire indispensable en ces temps de crise - et santé publique existent. Les membres de la PEP en proposent plusieurs contrats quinquennaux avec la CNAMTS via une maîtrise médicalisée des volumes, contrat de prévention avec le Ministère de la Santé
- mais encore faut-il quils soient entendus des pouvoirs publics !
Télécharger le communiqué de presse de la PEP "Biologie médicale et proximité des soins : De la parole aux actes !"(format pdf)