Depuis les années quatre-vingt-dix, différentes expérimentations locales de dépistage organisé du cancer du col ont été mises en place avec des modes d’organisation différents. En 2010, une nouvelle expérimentation a été lancée dans 13 départements avec un protocole commun visant 13 % de la population cible.
Il s’agissait d’inviter et de relancer dans ces départements toutes les femmes de 25 à 65 ans qui ne se sont pas faites dépister individuellement au cours des trois dernières années puis de recueillir tous les tests réalisés, que le dépistage ait été effectué spontanément ou à la suite d’une invitation.
Un fort impact attendu aussi sur le privé
La création des GHT ne va pas être sans conséquences sur les laboratoires privés. Ils s’inquiètent d’ailleurs de l’impact rapide qu’elle ne manquera pas d’avoir sur leur activité. Ils s’attendent en effet à ce que cela débouche sur la fin d’un certain nombre de collaborations avec des structures publiques (hôpitaux locaux, Ehpad publics, centres de surveillance cardiaque…), l’activité étant réorientée vers le ou les laboratoires du GHT. C’est pourquoi ils appellent à une concertation public-privé dans un esprit de complémentarité au service du parcours du patient afin d’éviter une trop forte déstabilisation de l’offre privée et la mise en cause de nombreux emplois.
Douze points de couverture supplémentaires
Dans les zones d’expérimentation, la couverture globale de ce dépistage a atteint 62 %. Les invitations ont permis de dépister près de 231 000 femmes et 48 000 femmes supplémentaires avec les relances. Cela représente une augmentation de la couverture de douze points attribuable au dépistage organisé.
La qualité des prélèvements s’est révélée bonne. Au total, 323 cancers invasifs et 5 180 lésions précancéreuses ont été détectées. Mais la proportion de femmes ne se soumettant pas à un nouveau frottis après un frottis non satisfaisant reste importante (de 30 % à 80 % selon les départements).