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Le nombre de cancers de la thyroïdes continue d'augmenter Le nombre de cancers de la thyroïdes continue d'augmenter

Le nombre de cancers de la thyroïdes continue d'augmenter

16 juin 2016

A l’occasion du 30e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl et cinq ans après celle de Fukushima, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a consacré un numéro spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), au cancer de la thyroïde1. Les experts constatent une forte augmentation de l’incidence de ces cancers, en analysent les causes et recommandent de se donner les moyens d’évaluer réellement les conséquences des accidents nucléaires en termes de santé publique.

Le constat des experts est assez clair : relativement rare il y a vingt-cinq, trente ans, le cancer de la thyroïde a notoirement augmenté dans le monde même si c’est avec de fortes disparités géographiques. A leurs yeux, une part de cette croissance est liée à l’évolution des pratiques de diagnostic avec une meilleure surveillance de la glande thyroïde. Ce qui se traduit par un diagnostic des cancers avec des tumeurs de petite taille, de stade précoce et peu susceptibles d’évoluer vers une expression clinique.

L’exposition pendant l’enfance en cause

Mais les spécialistes expliquent que cette évolution des pratiques n’est pas seule en cause. Ils estiment en effet que d’autres facteurs entrent en ligne de compte, notamment l’exposition aux rayonnements ionisants durant l’enfance, qu’il s’agisse de l’exposition externe aux rayons X ou gamma ou de l’exposition interne suite à l’inhalation ou à l’ingestion d’iode-131. A ce sujet, François Bourdillon, Directeur général de l’InVS, et Jacques Repussard, Directeur général de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, jugent que « l’exposition croissante aux rayonnements ionisants liée aux examens d’imagerie médicale et dentaire est donc un sujet à traiter du point de vue de la santé publique ».

Concernant l’accident nucléaire de Tchernobyl, les scientifiques considèrent comme « illusoire » la mise en évidence d’un excès de cancers « faute d’un marqueur spécifique » et recommandent « de se donner les moyens d’estimer l’impact réel d’un accident nucléaire en termes de santé publique mais aussi en termes de connaissances épidémiologiques sur l’effet des rayonnements ionisants ».


1 « Cancer de la thyroïde et accident nucléaire : où en sommes nous 30 ans après Tchernobyl et 5 ans après Fukushima ? », BEH n°11-12, 26 avril 2016.

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Dernière modification le jeudi, 16 juin 2016