Depuis la diffusion du dosage sérique du Prostate-specific antigen (PSA), qui sert à la détection et au suivi du cancer de la prostate, l’incidence annuelle de cette pathologie en France est passée de 20 000 cas au début des années quatre-vingt-dix à environ 53 000 cas en 2011. Le taux de mortalité a quant à lui diminué de 18,1/100 000 hommes-années en 1990 à 10,5/100 000 (8 893 hommes) en 2011. Cette régression est due aux progrès thérapeutiques et à la large utilisation du PSA, laquelle a engendré une augmentation du nombre de diagnostics, en particulier de cancers de petit volume à moindre risque létal. Néanmoins, le débat relatif au surdiagnostic et au surtraitement de ce cancer demeure d’actualité. La Haute Autorité de santé (HAS) a ainsi rappelé, en 2010, que le bénéfice, en termes de réduction de mortalité globale, d’un dépistage systématique par dosage du PSA sérique n’était pas démontré. Il n’en demeure pas moins que l’on constate toujours des fréquences élevées et relativement stables de cette pratique chez les hommes de 40 ans et plus : 30,4 % d’entre eux se sont ainsi soumis à un dosage annuel du PSA en 2011, dont 46 % chez des hommes âgés de 80 à 84 ans, et 27 % en 2014.
La place des IRM dans la démarche diagnostique et de prise en charge ne cesse de se développer
Grâce au perfectionnement récent des techniques d’Imagerie par résonance magnétique (IRM) multiparamétrique avant la biopsie, on localise désormais mieux les zones suspectes afin de favoriser un prélèvement ciblé et d’orienter l’indication et le suivi du cancer. Ainsi, parmi les patients ayant préalablement subi un test du PSA, la fréquence d’IRM avec injection intraveineuse de produit de contraste a augmenté de 45 % entre 2012 et 2014 et de 153 % pour les IRM avec six séquences et plus ; et, parmi les hommes ayant subi une biopsie, la hausse a respectivement atteint 47 % et 46 %.
Cette enquête confirme donc que les fréquences annuelles de dosage du PSA demeurent élevées en France, en particulier chez les patients les plus âgés. « Néanmoins, se félicite l’InVS, une évolution des pratiques visant à limiter le sur-diagnostic et le sur-traitement semble amorcée. » Celle-ci se manifeste par une « diminution des proportions de personnes ayant eu un dosage du PSA, une biopsie, une prostatectomie » et par une « augmentation de celles avec une IRM et du taux de positivité des biopsies ». Par ailleurs, si le recours et la place des IRM dans la démarche diagnostique et de prise en charge ne cesse de se développer, « l’harmonisation de la qualité de leur réalisation doivent encore être évaluées », assurent les auteurs de l’étude, sachant que l’IRM n’a pas vocation à s’ajouter au dosage du PSA en matière de dépistage du cancer de la prostate.